2 juin 1872 – Julia Ward Howe : Proclamation de la Journée des Mères

27 Mai 2011 à 23:14 | Publié dans Z'inclassables | Laisser un commentaire
Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
Fête des mères
Colliers de pâtes, cartes et poèmes, que ne nous a-t-on pas fait faire pour nos mamans à l’école quand nous étions petit(e)s?…
Et toujours le gros bisou de remerciement venait alors que nous offrions nos œuvres à nos mamans adorées.

L’histoire de ses origines en est bien plus triste, puisse qu’il s’agissait au départ de rendre hommage aux mères des soldats morts à la guerre.
Ainsi, le 2 juin 1872 à New York City, Julia Ward Howe lançait sa « Proclamation de la Journée des Mères » lors d’une célébration anti-guerre, dans la logique de ce qu’avait initié 4 ans plus tôt Ann Maria Reeves Jarvis.
Fête ou journée des mères ?
En France, on dit parfois que cette fête vient de la politique nataliste de Pétain en 1941, c’est quelque part vrai, mais pas entièrement. La « Journée des Mères » (qui existait depuis une douzaine d’années) est effectivement devenue la « Fête des Mères » dans cette optique et celle d’imposer le modèle de la femme au foyer dans une France qui était déjà traversée par les courants féministes s’y opposant.
Le nom et la reconnaissance en tant que fête sont restés malgré les évolutions de société. Cela garde parfois ce relent dans certaines bouches.
Alors mieux vaut nous rappeler ce que nous en pensions quand nous étions enfants…
Mother’s Day Proclamation
Arise, then, women of this day!
Arise all women who have hearts, whether your baptism be of water or of tears!
Say firmly:
« We will not have questions decided by irrelevant agencies. Our husbands shall not come to us reeking of carnage for caresses and applause. Our sons shall not be taken from us to unlearn all that we have been able to teach them of charity, mercy, and patience. We women of one country will be too tender to those of another country to allow our sons to be trained to injure theirs. »
From the bosom of a devastated Earth a voice goes up with our own. It says « Disarm! Disarm! » The sword of murder is not the balance of justice. Blood does not wipe out dishonor, nor violence indicate possession.
As men have forsaken the plow and the anvil at the summons of war, let women now leave all that may be left of home for a great and earnest day of counsel. Let them meet first as women, to bewail and commemorate the dead. Let them solemnly take counsel with each other as to the means whereby the great human family can live in peace, each bearing after his time the sacred impress not of Caesar, but of God.
In the name of womanhood and humanity, I earnestly ask that a general congress of women without limit of nationality be appointed and held at some place deemed most convenient and at the earliest period consistent with its objects, to promote the alliance of the different nationalities, the amicable settlement of international questions, the great and general interests of peace.
Proclamation de la journée des mères
Levons nous donc, femmes de cette journée!
Levons nous toutes, femmes qui avons du cœur, que notre baptême soit d’eau ou de larmes!
Affirmons:
« Nous ne laisserons pas les grandes questions être décidées par les organismes incompétents, nos maris ne nous viendront pas, puant les carnages, chercher des caresses et des applaudissements. Nos fils ne doivent pas nous être retirés pour désapprendre tout ce que nous avons pu leur enseigner sur la charité, la miséricorde et la patience. Nous, femmes d’un pays, seront trop tendres envers celles d’un autre pays pour autoriser que nos fils soient entrainés à blesser les leurs. » (1)
Du sein de la terre dévastée une voix monte avec les nôtres. Elle dit: « Désarmement! Désarmement! » L’épée du meurtre n’est pas la balance de la justice. Le sang n’efface pas le déshonneur, pas plus que la violence n’indique la propriété.
Comme les hommes ont souvent délaissé la charrue et l’enclume pour l’appel à la guerre, que les femmes quittent maintenant tout ce qui peut être quitté du foyer pour une grande et sérieuse journée de conseil. Qu’elles se réunissent d’abord, en tant que femmes, pour pleurer et commémorer les morts. Qu’elles tiennent conseil solennellement les unes avec les autres sur les moyens par lesquels la grande famille humaine pourrait vivre en paix, chacun portant en son temps l’empreinte sacrée, non de César, mais de Dieu.
Au nom de la féminité et de l’humanité, je demande instamment qu’un congrès général de femmes sans limite de nationalité puisse être convenu et tenu à l’endroit jugé le plus approprié et au moment tôt compatibles avec ses objets, pour promouvoir l’alliance des différentes nationalités, le règlement à l’amiable des questions internationales, l’intérêt commun supérieur de la paix.
Julia Ward Howe
Julia Ward Howe
Julia Ward Howe est née en 1819 à New York City, elle était une poétesse et militante sociale et abolitionniste. Elle st entre autres connue pour avoir composé les paroles du Battle Hymn of the Republic qui devint un chant très populaire dans l’Union au moment de la Guerre de Sécession.
A la sortie de celle-ci, elel commença à milité pour les causes pacifiste et en faveur du droit de vote des femmes. Ainsi en 1870, se proclama pour le première fois cette Mother’s Day Proclamation.
Elle continua par la suite à s’investir dans la cause des droits des femmes, éditant leWoman’s Journal de Lucy Stone et Henry Brown Blackwell, puis président l’Association of American Women, le New England Women’s Club, la Massachusetts Woman Suffrage Association, la New England Suffrage Association et la American Woman Suffrage Association.
Le 28 janvier 1908, elle devint la première femme elue à l’American Academy of Arts and Letters.


(1)
Phrase dure à traduire en français, je crois ne pas m’en être trop mal sortie, le sens est que la tendresse entre mères de deux nations différentes attachées à leur enfants ne permettra pas que les fils des unes soient entrainés à combattre ceux des autres.

– Envoyez vos commentaires –

Propulsé par WordPress.com.
Entries et commentaires feeds.